Comment s’initier à la prise d’images sous-marines professionnelle ?

Si vous êtes plongeur ou plongeuse confirmé(e), et que vous aimeriez vous exercer à la prise d’images sous-marines, cet article pourra vous orienter dans votre choix de matériel aquatique. Avant de devenir un vrai professionnel de la photo ou de la vidéo sous-marine, il vous sera bien sûr primordial de vous initier en solo. « Armé(e) de votre caméra étanche empruntée ou louée »: pourquoi pas, mais optez surtout pour du matériel de prise de vue intermédiaire. Dans cet article découvrez mon GH4 personnel et les focales avec lesquelles je travaille ( Ainsi que la vidéo prise sur le bassin d’Arcachon ). Puis voyez quelles sont les meilleures conditions, pour s’organiser lors d’un tournage. Passionné(e) d’univers aquatique, il vous sera surtout amusant de pratiquer cet art de la prise de vue aquatique professionnelle.

Le choix de son équipement en vidéo sous-marine

« Entre caméra compact, appareil photos qui font de la vidéo, et GoPro : quoi choisir ? »

Pour l’idéaliste que je suis, tout est en réalité bon à prendre et à tester en prise d’images sous-marines. J’ai commencé avec une GoPro, qui m’a vite limitée en qualité et variété d’images ( variations de focale, bascules de point, iris manuelle, ne seront jamais à l’ordre du jour, ni ralentis ! ). Je me la suis fait un jour voler en Indonésie. Mais comme je ne suis pas Crésus, j’ai dû me choisir le bon caisson et la bonne caméra intermédiaire niveau prix, pour me déplacer aux quatre coins du monde, si l’envie m’en prend et avec mon sac à dos. Je me suis donc orientée vers un appareil photos et vidéo GH4, peu lumineux au niveau du capteur, mais capable d’un rendu très cinématographique, au niveau des contrastes de mon image.

En prises d’images sous-marines il vaut mieux un caisson en aluminium pour faire des plongées profondes, doté de spots lumières appareillés.

Sachez que les caissons étanches prennent beaucoup de place, dès lors qu’ils logent autre chose qu’une simple Gopro. Mon GH4 est par exemple tout petit, mais son caisson prendra plus de deux fois son volume. ( Utilisez un RX100 de chez Sony, qui sont d’excellents petits appareils photos semi-pros pour la prise d’images sous-marines, mais il vous prendra également beaucoup de place chez Nauticam, qui sont d’excellents experts en étanchéité pour les différentes marques de caméras sous-marines)

Le caisson Isotta en aluminium pour appareil panasonic, répond à beaucoup de contraintes et d’épreuves à la prise d’images sous-marines. Il est très étanche et solide, il possède deux grands joints à l’intérieur du coffre, pour éviter toute noyade à un appareil GH4.

Les caissons en aluminium sont les plus coûteux en comparaison des caissons en plastiques transparents, mais ce sont ceux qui préservent les caméras du réchauffement au soleil. Un caisson plastique pourra plus facilement fondre de plus, et la question de l’étanchéité sera alors dramatique vis-à-vis de votre matériel de prises d’images sous-marines. Donc, si vous êtes sûr(e) de plonger très régulièrement avec votre caméra : optez sans conteste pour de l’aluminium, voire du titan ! Cela vous préservera des grosses pannes dues à la noyade du matériel. Et ils sont aussi beaucoup plus solides et durables, dans le temps.

Un autre point intéressant avec un caisson imposant sous la surface, est qu’il pourra être plus résistant aux courants marins, par exemple ! L’inconvénient personnel que j’ai avec ces appareils photos non compact est que mon hublot n’est pas ajustable à d’autres optiques. Il faut donc bien choisir sa focale Zoom de prédilection, ( et oublier le mode MACRO dans la plupart des cas, pour les focales plutôt courtes que j’ai choisies ). Les optiques doivent être de préférence stabilisées, afin de ne pas tanguer ou trembler dans votre prise d’images sous-marines. Et bien sûr : vous aussi devez être équilibré(e), parfaitement sous la surface ( en plus de votre caisson !)

Caisson Isotta pour appareil photos GH4

Bassin d’Arcachon, exemple de vidéo prise sur le Chariot. Vidéo prise avec un GH4 et son optique 12-60mm, qui équivaut à une optique 24-120mm, dû à son capteur 1/3 pouces.

Pour réussir son tournage sous-marin : s'organiser !

En tournage et dans un environnement naturel, on ne peut hélas pas maîtriser tous les éléments dont dépendent une prise d’images sous-marines de qualité. L’eau est bien sûr le premier élément qu’il faudra apprendre à dominer, mais bien préparer sa mise à l’eau est un aspect primordial de la réussite de votre tournage aquatique. Les réglages de la caméra à l’intérieur de son caisson doivent être impeccables avant immersion. Aussi une fois dans l’eau, votre stabilité et celle de votre matériel doivent être impeccables, en flottabilité neutre !

Si vous plongez d’une embarcation :

  • Prévoyez un endroit sur le bateau, ou votre matériel avant et après utilisation, pourra rester en sécurité, et sans gêner vos collègues plongeurs.

  • Demandez à être aidés après mise à l’eau, pour un passage de matériel, une fois que vous serez en surface avec votre gilet gonflé.

  • Évacuez les bulles collées sur votre objectif, avant de vous enfoncer dans les profondeurs et de partir chasser vos images.

  • N’oubliez pas de vérifier que toutes vos commandes mécaniques à l’intérieur de votre caisson sont bien opérationnelles ( dans mon cas il s’agit de l’assistant de mise au point, du diaphragme, et du zoom de mon 8-14mm, lequel équivaut à un 16-28mm, je plonge parfois avec mon 12-60 mm, qui équivaut lui à un 24-120 mm ).

     

En somme en prise d’images sous-marines, on a pas le droit à l’erreur.

Car une fois en immersion il sera trop tard pour remédier à tout soucis technique. Contrairement en terrestre, et plus encore en studio où des prises électriques sont accessibles, et si jamais vous avez oublié de charger votre batterie ! Et bien sûr il est plus gênant d’un point de vue désaturation à l’air, d’avoir à interrompre sa plongée, et donc son tournage.

Plonger du bord, ou avec un bon binôme !

Si vous plongez en club ou avec un centre de plongée, n’oubliez pas de bien choisir votre binôme, afin d’avoir le même rythme d’exploration une fois sous l’eau. En tant que futur(e) expert(e) en prise d’images sous-marines, préférez partir avec quelqu’un qui pratique également la photo sous l’eau, ou du moins : un potentiel producteur qui sera intéressé pour visionner les images ensuite ! ( Ce peut-être aussi un guide, ou une véritable biologiste qui vous permettra de découvrir des espèces de poissons et de crustacés que vous ne connaissiez pas !) Un tournage aquatique demande de la quasi immobilité, de la tranquillité et de l’observation. Aussi : rester dans une zone, aire géolocalisée, permet de bien cibler la faune ou la flore à filmer. Surtout si vous plongez à l’air, et que votre autonomie en temps se voit limitée.

La pratique de la prise d’images sous-marine est loin d’être conforme à une randonnée aquatique, où le mouvement perpétuel est à l’ordre du jour. Plus vous aurez la possibilité de rester à un endroit pour capter différents éléments en prise d’images sous-marines, plus vous optimiserez la quantité de vos images, prise dans un court laps de temps. Ne partez pas avec quelqu’un qui est venu pour faire une course sous l’eau, même si on parle de « chasse d’images sous-marines » !

Le Chariot est une ancienne usine à tuyaux d’évacuations terrestres. Rien de très « sexy », à première vue, à part que cette épave regorge aujourd’hui de congres, d’araignées de mer, de bancs de tacots, ainsi que de homards « concierges ».

Enfin, si vous plongez du bord dans un autre endroit, sachez que cela vous évitera bien des inconvénients avec le matériel à penser sur une embarcation. Pensez surtout à ne pas exposer le matériel de prise d’images sous-marines au soleil, lors de votre repérage ! Et vérifier que la visibilité de l’eau est justement adéquate à vos images aquatiques. Un autre avantage est que vous aurez moins de mauvaises surprises concernant les courants, marées, température de l’eau, etc. En bref : les conditions seront bien plus prévisibles, puisqu’à portée de regard, que si vous partiez à des kilomètres sur la côte, même avec un bateau adapté.

La prise d’images sous-marines en milieu naturel est un exercice qui s’adresse majoritairement à vous, plongeurs passionnés et expérimentés sous la surface. Et si vous êtes en plus organisé(e) et aventurier(e) à la fois, il vous sera possible de vous faire très plaisir visuellement, tout en pratiquant votre sport aquatique préféré.

Choisissez bien votre matériel et songez à le faire évoluer dans le futur, si réellement vous devez vous professionnaliser pour du documentaire TV, par exemple !

Et vous, pour quel matériel semi-pro opteriez-vous en prises d’images sous-marines, pour vous initier ?